La petite Irlandaise...

Polly Duncan est née le 15 mai 1994 à Dublin, dans une famille pauvre et misérable. Sa mère, qui avait déjà 3 filles avant elle, se droguait depuis plusieurs années, trouvant le monde injuste et cruel. Mais elle ne se rendait pas compte du mal qu'elle faisait à ses filles en se droguant...
Les 3 soeurs aînées de Polly, dont la plus jeune avait 3 ans à la naissance de celle-ci, finirent toutes droguées elles aussi. Polly fût sauvée de cette destinée... Et voici comment cela se passa.


Quand Polly eut 5 ans, Maureen, l'aînée de la famille, l'emmena faire du cheval pour la première fois. C'était pour la gamine un cadeau d'anniversaire exceptionnel, et elle en avait les joues rougies d'excitation. En banlieue de Dublin, sur un grand terrain vague, des gitans s'étaient établit ici il y avait quelques années et n'étaient plus jamais partis. Tous étaient irlandais et regrettaient le bon vieux temps. Ils vivaient dans d'anciennes roulottes ou pour certains, dans des baraques faites de matériaux trouvés au hasard à la décharge. Mais ils possèdaient un véritable trésor pour les pauvres dédhérités qui vivaient aux alentours.
Ce trésor était une poignée de chevaux pur-sang, réformés des courses. Il avaient été dressés et réeduqués pour servir de chevaux de loisirs et moyennant un peu d'argent, on pouvait les chevaucher pour une heure ou deux.
Après une après-midi merveilleuse passée avec les chevaux, Polly joua avec les enfants du camp.
Une musique se fit entendre, joviale et entraînante. Un jeune couple jouait du violon celte quelque part dans le camp. Ce fût le déclic pour la jeune Polly. Elle courru vers la source de la musique et une fois arrivée, elle regarda les violonistes, émmerveillée. Alors, prise d'une envie irrésistible, la petite irlandaise se mit à danser. Et chaque personne passant devant elle se mettait aussi à danser. Polly compris alors que la musique était le plus beau des trésors, elle rapprochait les gens et les réchauffait de l'intérieur.
Elle passa alors le plus bel anniversaire de sa vie, s'amusant et dansant jusqu'à l'épuisement. Maureen, tard dans la soirée, ramassa sa petite soeur qui avait piqué un somme dans un coin. Avant qu'elle ne parte, un vieil irlandais aux étonnants yeux bleus vint vers elle et lui tendit un paquet.

- Tenez, c'pour vot' gamine là. C'tait à ma fille, mais elle est partie...

Maureen prit le paquet et vit qu'il s'agissait d'un vieux violon aux cordes usées. Mais l'instrument était un bel ouvrage et devait tout de même valoir une petite fortune...

-Monsieur ! C'est trop pour nous ! Gardez le !

-Pourquoi donc ? Il me fait plus de mal qu'autre chose... Et puis j'ai vu que vot' gamine...

-C'est ma soeur, monsieur. Ma mère est pas assez nette pour prendre soin d'elle.
-Vot' soeur ? Et puis, qu'est ce que ça change ? J'ai vu qu'elle avait l'âme pour jouer de cet instrument. Cette gamine aime la musique, y'a pas à discuter sur ça. Prenez ce violon, ça lui f'ra plaisir !

Sur ces mots, le vieil partit, laissant Maureen et sa soeur endormie dans ses bras. Jamais Polly ne saura que son avenir fût sauvé par ce vieil iralndais aux yeux clairs...
Les années passèrent, et Polly regardait lentement sombrer ses soeurs, impuissante. Depuis le "déclic", elle allait au camp une fois par semaine et gracieusement, on lui apprenait à jouer du violon. Passionée, elle se débrouillait plutôt bien et à 7 ans, elle commença à jouer dans la rue, ce qui lui permettait de ramener un peu d'argent.
Argent qui était vite dépensé en dose d'héroïne mal distillée. Mais avant de se faire détrousser par sa mère et certaines de ses soeurs, Polly cachait dans la doublure de la housse de son violon (acheté à très bon prix par ses soins) un peu d'argent. Elle voulait, plus tard, acheter des toiles et de la peinture, qu'elle cacherait au camp, car elle adorait tout ce qui concernait L'Art en général. Quelques étrennes rudement gagnées plus tard, elle commença à peindre, dessiner et interpréter ses rêves, son avenir, son pays.
Les gitans du camp, dont elle était la petite protégée, s'aperçurent que la petite Polly possédait un talent incontestable. Déjà, certains la surnommait "L'Artiste". Plus elle vieillissait, plus elle devenait douée. On l'avait inscrit à l'école, sa mère ne se préoccupant pas de son éducation. Au camp, elle avait appris à lire et à écrire. Ce fût pour elle très difficile de se mettre à niveau, mais l'âme d'une grande battante la possédait et elle travailla dur.

L'année de ses 13 ans, elle fût prise de violents maux de tête et de fièvres intenses. Ses forces la quittait parfois soudainement, sans raison apparente. Des malaises de plus en plus fréquents la rendait fragile.
Un jour, lors d'une crise plus grave où elle s'était écroulée dans la rue pendant qu'elle jouait, certains de ses "fans" l'emmenèrent magnanimement à l'hôpital. Le verdict tomba, irrévocable : Polly était atteinte d'une grave maladie plutôt rare et assez inexpliquée. Il ne lui restait plus que quelques années à vivre si elle continuait ainsi. Polly encaissa la nouvelle sans broncher. Au fond, elle avait toujours su qu'elle mourrait jeune...

Quand elle eût 16 ans, elle quitta Dublin et ses espoirs, ayant emmagasiné pas mal d'argent. Elle abandonna ses soeurs et sa mère, consciente de sa lâcheté. Son mal était devenu supportable, alors elle décida de partir pour la nébuleuse new-yorkaise, malgré son amour pour son pays et la Nature.

Elle voulait insuffler un peu de son âme dans cette ville perdue et attrayante avant de partir. Pourquoi New-York ?

Pourquoi pas ?

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